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Pourquoi les personnes sensibles doivent-elles renouer avec leur colère?



Quand on imagine une petite fille modèle, on ne l’imagine pas spontanément en train de se mettre en colère n’est-ce pas? Et c’est en partie le fond du problème.


La colère est une émotion que l’on a tendance à diaboliser. On l’associe généralement à la violence, l’agressivité ou encore au manque de contrôle de soi - trois points qui semblent aux antipodes avec les qualités d’une personne sensible voire hypersensible.


C’est d’ailleurs en raison de cette profonde empathie que l’on connaît aux hypersensibles mais également suite à leur conditionnement depuis l’enfance, que beaucoup d’entre eux ont du mal à appréhender leurs émotions sainement et notamment celle de la colère qui leur cause bien des maux.


La colère est pourtant une émotion très saine qui vient souligner notre capacité à défendre ou protéger notre intégrité lorsqu’une de nos limites est bafouée.


Une injustice, une frustration, un sentiment d’impuissance, un irrespect de notre intégrité et voilà nos mâchoires qui se serrent, notre respiration qui s’accélère, nos yeux qui se froncent, les muscles qui se contractent et notre température qui augmente.


La colère témoigne d’un besoin de décharger un excès d’énergie mais parfois aussi également d’un besoin d’écoute, de compréhension, de changement ou de réparation.


Ex. Je constate que l’ouvrier qui avait certifié avoir presque terminé les travaux de mon nouvel appartement a beaucoup de retard et ceux-ci ne seront probablement pas terminés avant mon déménagement.


> Je suis en colère, je ne me sens pas écoutée dans ma requête, j’exige réparation.


Astuces de guérison: Pourquoi je m’énerve autant, ce n’est pas si grave après tout !


> Quand ai-je ressenti cela pour la première fois? Quand est-ce que je ne me suis pas sentie respectée dans mon intégrité pour la première fois?


> Est-ce que je peux remonter jusqu’à ce souvenir? De quoi aurai-je eu besoin à ce moment-là (ex. d’écoute, de respect…)? Comment puis-je me donner ceci aujourd’hui?


La colère, n’est ni positive ni négative, elle agit comme simple messager. L’information qu’elle apporte indique que l’une de nos limites a été franchie et nous pouvons donc ainsi choisir de la réaffirmer ou bien d’explorer le besoin qu’elle met en lumière.


Ex. Je me mets en colère pour un rien en ce moment.


> Qu’est-ce qui aujourd’hui challenge mon intégrité?

> Qu’est-ce qui dans ma vie en ce moment génère de la frustration/injustice/impuissance…?

> Si j’étais complètement honnête avec moi-même, je pourrais…?

> De quoi aurai-je besoin pour pouvoir honorer mon intégrité?


Les personnes sensibles cependant ont tendance à redouter la colère. Nombreux sont ceux qui affirment par exemple “avoir horreur du conflit” ou être parfaitement intolérants à la violence.


La colère n’est pas obligatoirement synonyme d’agressivité ou de violence. L’agressivité n’est qu’une des réactions possibles face à l’émergence de la colère mais bien d’autres réponses à sa manifestation peuvent être choisies - exprimer sa frustration calmement, établir une limite, écrire une lettre…


Plus on développe la conscience de nous-même et la compréhension de nos émotions, plus on devient à même de réagir sainement et gracieusement face à la colère.


Bien trop souvent on qualifie l’expression de la colère comme étant l’inverse de l’expression de l’amour; si mon partenaire m'aime, il ne devrait jamais être en colère contre moi.


C’est évidemment faux! Dans une relation saine et authentique, on s’attache à réserver de la place pour l’expression de nos frustrations et contrariétés. En invitant l’amour et le pardon, chacun va pouvoir exprimer ses limites afin que tous deux puissent négocier ensemble ce qui leur semble juste pour chacun.


Si toutefois les limites de l’un sont fondamentalement incompatibles avec celles de l’autre et qu’aucune flexibilité ne peut être envisagée en respectant l’intégrité de chacun, alors une relation saine et épanouissante risque d’être difficile.


Malgré ce besoin naturel de ressentir et exprimer la colère, cet exercice reste particulièrement inconfortable pour beaucoup de personnes hypersensibles au point même qu’il se déconnecte parfois complètement de cette émotion de façon inconsciente.


Il sera donc difficile pour eux de l’exprimer mais également de la ressentir.


Pourquoi réprime-t-on notre colère?


On apprend inconsciemment à réprimer ou supprimer la colère car elle est jugée inconvenante.


La plupart d’entre nous avons grandi dans un environnement où l’obéissance est récompensée alors que les comportements qu’un enfant utilise généralement pour manifester sa colère, sont répréhensibles.


Lorsqu’il ressent de la joie, l’enfant va naturellement embrasser, chanter, danser, sautiller…


De la même façon, la colère déclenche un excès d’énergie dont on va spontanément avoir besoin de se libérer. Pour le faire, un enfant va naturellement se tourner vers les moyens qu’il connaît.


Ex. Taper des pieds, crier, jeter ses affaires, casser…


Bien que l’on sache qu’un enfant s’accompagne de nombreux chaos, il n’est pas toujours évident pour les parents de ne pas être dans le contrôle constant de tous ses faits et gestes ou de ne pas céder à des réactions anxieuses face à la frustration de leur petit.


Il est d’ailleurs difficile de transmettre une façon saine d’accueillir et libérer sa colère si ce n’est pas quelque chose que l’on a appris soi même. Pas de panique, il n’est jamais trop tard cela dit !


Pour apprendre à son enfant à libérer sa colère, on peut par exemple lui apprendre à mordre un jouet prévu à cet effet, à aller courir dans le jardin…, puis à communiquer ses frustrations et limites calmement pour qu’elles soient entendues.


L’éducation que l’on reçoit conditionne notre gestion d'émotions mais parmi les causes qui poussent à la répression inconsciente de notre colère on compte également les expériences traumatiques et l’expression d’émotions incontrôlée.


Suite à une expérience traumatisante, on peut ressentir de la honte, de la tristesse, de la culpabilité qui viennent alimenter une colère souvent injustement dirigée contre soi-même.


Par ailleurs, lorsqu’on a été témoin d’un proche qui laissait exprimer sa colère de façon incontrôlée (ex. Crise de colère excessive) on peut avoir associé cette émotion à la peur, au danger ou encore aux relations dysfonctionnelles.


La peur de l’abandon, du rejet, peuvent aussi agir comme blessures originelles et influencer le rapport à la colère. Si l’on exprime notre colère auprès de nos parents ou d’une figure d’autorité, on risque d’être abandonné.


Ces mécanismes peuvent ensuite se traduire à l’âge adulte par une incapacité à communiquer nos propres besoins, poser des limites, dire ce que l’on pense et bien plus encore.



Pourquoi cette colère réprimée devient-elle problématique?


Les hypersensibles sont naturellement empathiques, ce qui les rend particulièrement conscients des émotions et besoins des autres qu’ils priorisent souvent au détriment de leurs propres limites énergétiques et émotionnelles.


En plus des déséquilibres que nous avons déjà évoqués, la colère réprimée peut causer de nombreux maux. Une émotion réprimée ne disparaît pas, elle grandit silencieusement jusqu’à ce qu’elle se fasse entendre.


Pour attirer notre attention afin d’être libérée, la colère réprimée peut causer:

  • la dépression (sans comprendre que l’on est finalement en colère contre quelqu’un ou quelque chose, les émotions se présentent sous forme de tristesse, de désintérêt…)

  • des comportements de soumission (people-pleasing),

  • de la paranoïa ou méfiance extrême (projection inconsciente de la colère sur les autres qui deviennent source d’anxiété, des dangers potentiels…),

  • une exigence extrême envers soi-même (surtout si on a des tendances au perfectionnisme) mais aussi une exigence envers les autres qui sont jugés face à leur manque d’éthique.

  • Comportement passif-agressif. La colère s’exprime à travers la manipulation, l’humiliation… souvent sans que l’on s’en rende compte. Si je ne m’autorise pas à être en colère, je peux cependant faire “payer” l’autre de façon détournée.

  • Des comportements autodestructeurs, des addictions, de l’anxiété, du stress chronique…


La colère agissant comme l’indicateur d’une limite franchie, lorsque nous en sommes déconnectés, on peut avoir du mal à protéger notre moi authentique (notre intégrité) qui peut donc finir par être étouffé.


Bien qu’étouffé, notre moi authentique va toutefois continuer de tenter de nous ramener vers nous même en nous invitant à ressentir, en nous obligeant à répéter des schémas limitants, en déclenchant des douleurs physiques…


La colère réprimée est d’ailleurs l’une des premières causes de somatisation. Elle peut être à l’origine de douleurs lombaires, de problèmes digestifs, d’insomnie, d’un ulcère, de problèmes de foie (colère et peur refoulées sur du long terme), de douleurs ou maladies chroniques…


As-tu de la colère refoulée?


  • Est-il difficile pour toi de dire “non”, de défendre tes intérêts ou d'établir des limites ?

  • Est-ce que tu n’es jamais en colère mais tu te sens souvent triste ou déprimé ?

  • Fais-tu preuve de sarcasme et de cynisme de façon excessive ?

  • Ressens-tu le besoin de tout contrôler dans ta vie ?

  • Es-tu mal à l'aise avec la confrontation et le conflit ?

  • Ressens-tu une tension musculaire chronique ?

  • Ressens-tu du stress ou de l’anxiété de façon chronique ?

  • Est-ce que tu te renfermes, tu évites les gens, ou tu t’isoles quand tu es contrarié ?

  • Est-ce que tu te sens coupable, honteux ou mal après t’être mis en colère ?

  • As-tu tendance à critiquer les autres ?

  • Es-tu particulièrement exigeant envers toi-même ?

  • T’arrive-t-il d’exploser sans raison apparente ou bien de t’énerver de façon excessive pour un détail ?


Cette liste de questions est non exhaustive mais si tu as répondu “oui” à la plupart de ces interrogations, tu as probablement besoin de réévaluer ton rapport à la colère et surtout d’évacuer ces énergies qui se sont accumulées en toi !


Quelques astuces pour t’aider à évacuer cette colère refoulée


  • Prends conscience de cette colère pleinement et peu à peu essaie de chercher ses racines. Tu peux bien sûr te faire accompagner dans cette démarche !

  • Fais du Journaling (écris ce que tu ressens physiquement, mentalement, émotionnellement, énergétiquement, c’est toi qui vois ! ). Cela va te permettre de renouer avec tes émotions, tes ressentis et donc par extension de reprendre contact avec ton moi authentique qui se fera un plaisir de te montrer le chemin vers une vie plus saine et épanouissante où tu occupes ta juste place.

  • Identifie tes éléments déclencheurs. Quelle situation, personne, scénario… provoquent la répression de ta colère ou bien tes excès de colère ? Quand as-tu ressenti cela pour la première fois ? Peux-tu remonter jusqu’à un souvenir spécifique?

  • Apprends à exprimer ta colère sainement et à communiquer tes limites/émotions. Là aussi, n’hésite pas à te faire accompagner dans cette démarche !

  • Exprime ta colère de façon productive à travers le sport, une expression créative, un projet qui viendra embellir ta vie…

  • Fais circuler et libèrent tes énergies stagnantes (émotions refoulées) à travers le yoga, la méditation, un soin énergétique…

  • Apprends à revenir au centre de ta vie en respectant tes propres besoins, en établissant des limites saines et en pratiquant l’auto-compassion.


Cet article t’a plu? N’hésite pas à me le dire et/ou à partager ton expérience avec moi sur les réseaux sociaux ou par email margot@boost-coaching.com.



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